Salaire coiffeuse : combien gagne-t-elle vraiment ?

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1 747 euros bruts par mois : voilà la réalité qui attend la majorité des coiffeuses qui débutent. Ce chiffre, calé sur le Smic horaire brut 2023, reste le plafond de départ pour celles et ceux qui entrent dans la profession. Parfois, une prime de rendement ou une commission sur la vente de shampooings et autres soins cosmétiques vient gonfler cette base, notamment dans les salons franchisés. Mais ces bonus ressemblent davantage à un coup de pouce ponctuel qu’à une vraie revalorisation. Les missions en intérim, elles, affichent parfois un taux horaire plus alléchant, mais la précarité et l’absence de perspectives pèsent lourd dans la balance.

La convention collective du secteur a mis en place une grille de salaires qui s’étend sur six niveaux. Pourtant, la plupart des coiffeuses ne voient pas les échelons supérieurs avant de longues années ou une spécialisation solide. Les différences de revenus persistent d’une région à l’autre, d’un salon à l’autre, et varient selon le statut, qu’on soit salariée, à son compte ou à la tête de son propre salon.

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À quoi ressemble vraiment le salaire d’une coiffeuse en 2023 ?

Le cœur du sujet : la rémunération d’une coiffeuse en France gravite autour du Smic. Pour celles en poste dans un salon, le début de carrière s’ouvre sur un salaire de 1 747 euros bruts mensuels. Ce montant, fixé par la convention collective, laisse peu de place aux surprises. Les progressions sont lentes, dépendant presque exclusivement de l’ancienneté, des spécialisations acquises et de la capacité à fidéliser sa clientèle.

À Paris, certains établissements de renom ou salons de luxe proposent des salaires au-dessus de la moyenne. Pourtant, la différence avec les provinces reste marquée. En dehors des grandes villes, il est rare qu’une coiffeuse dépasse la barre des 2 000 euros bruts, sauf à endosser un rôle de manager ou à multiplier les expertises techniques.

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Voici les différentes configurations et leurs conséquences sur le revenu :

  • Coiffeuse salariée en salon : le Smic reste la norme, parfois complété par des primes ou commissions sur la vente de produits.
  • Coiffeur indépendant ou à domicile : les revenus peuvent aller du simple au triple, tout dépend du chiffre d’affaires et de la fidélité des clients.
  • Coiffeur visagiste, permanentiste, barbier ou hair designer : ces spécialistes expérimentés peuvent viser plus haut, à condition d’avoir bâti une solide réputation.

Les pourboires et les commissions sur les ventes de produits professionnels apportent parfois un peu de réconfort, sans changer l’ordre de grandeur des salaires. Que l’on travaille en salon, en studio ou à domicile, le métier de coiffeuse reste soumis à d’importantes disparités, selon l’emplacement, la clientèle et le statut professionnel.

Différences de rémunération selon le type de contrat : CDI, CDD, intérim

Le type de contrat influe directement sur la fiche de paie. En CDI, la stabilité s’accompagne de la grille conventionnelle, qui fixe les salaires par niveau et échelon. Une coiffeuse fraîchement diplômée d’un CAP commence le plus souvent au Smic, voire un peu plus selon le poste ou la politique du salon. Chaque année, la grille évolue, mais la marge de progression reste modeste, conditionnée par l’ancienneté ou l’accès à des postes à responsabilités comme technicienne ou manager.

En CDD, la rémunération suit la même logique. Mais le contrat temporaire offre une prime de précarité équivalente à 10 % du brut total, versée à l’issue du contrat. Un petit supplément, certes, mais qui ne compense pas l’incertitude du poste.

L’intérim, de son côté, joue la carte de la flexibilité. La rémunération s’aligne sur celle des CDI, mais s’enrichit de primes de précarité et de congés payés. Résultat : le salaire net peut grimper légèrement, mais la discontinuité des missions empêche toute stabilité.

Le code du travail et la convention collective encadrent strictement le salaire minimum, qu’on soit apprenti, salariée en CDI, CDD ou intérim. Pour les apprentis, c’est l’âge et l’année de formation qui déterminent la rémunération, calculée sur une base proportionnelle au Smic.

Voici un résumé des différences à retenir selon le contrat :

  • CDI : stabilité, progression mesurée, respect de la grille salariale du secteur.
  • CDD : flexibilité, prime de précarité, droits identiques sur le socle salarial.
  • Intérim : missions éphémères, primes cumulées, rémunération parfois supérieure mais sécurité absente.

Quels sont les principaux facteurs qui font varier le salaire d’un coiffeur ?

Le salaire d’une coiffeuse ne se résume pas à une case sur une fiche de paie. Plusieurs facteurs s’entrecroisent. Le premier : le niveau et l’échelon inscrits sur la grille conventionnelle. Un technicien qualifié touche plus qu’une débutante, même sous le même toit. À cela s’ajoute souvent une prime d’ancienneté, calculée sur le brut, qui vient récompenser la loyauté et l’expérience.

L’environnement de travail compte également. Le chiffre d’affaires du salon, la taille de la clientèle, la politique de rémunération de l’employeur : chaque détail pèse dans la balance. Certains établissements misent sur une part variable, avec commissions sur les ventes de produits, primes sur objectifs, et pourboires généreux dans certains quartiers huppés. Une coiffeuse à l’écoute, qui sait fidéliser et vendre, peut ainsi faire grimper régulièrement ses revenus.

Le type de poste revêt aussi une grande importance. Dans les grandes villes, un coiffeur visagiste ou un permanentiste expérimenté gagne souvent mieux sa vie qu’un salarié polyvalent en milieu rural. Prendre la responsabilité d’un salon ou diriger une équipe ouvre la porte à une revalorisation salariale, proportionnelle à la charge managériale.

La spécialisation change la donne : un coloriste expert, un barbier ou un hair designer peut tirer profit de compétences pointues, très recherchées par une clientèle exigeante. Les salons qui investissent dans la formation continue encouragent cette montée en gamme, car fidéliser les meilleurs profils est devenu stratégique.

coiffure salaire

Perspectives d’évolution et réalités du métier aujourd’hui

Être coiffeuse aujourd’hui, c’est conjuguer technicité, créativité et adaptation permanente. Depuis le CAP coiffure, qui marque l’entrée dans la profession, un éventail de formations existe : BP, BM coiffure, BTS Métiers de la coiffure, CQP responsable de salon. Chacun de ces diplômes permet de viser des postes plus qualifiés, technicienne hautement qualifiée, manager, ou animatrice réseau.

Au quotidien, le salon de coiffure exige rigueur et polyvalence. Les attentes des clients évoluent vite, la concurrence s’aiguise, la fidélisation se transforme en défi majeur. Pour ne pas décrocher, les pros du ciseau investissent dans la formation continue, se tiennent à la page des nouvelles tendances, des techniques de coupe aux colorations innovantes. Accéder à une spécialisation (visagiste, barbier, hair designer) devient alors un vrai levier pour booster sa rémunération.

Parallèlement, le statut professionnel évolue : de plus en plus de coiffeurs et coiffeuses optent pour l’indépendance, créant leur propre structure ou intervenant à domicile. Cette liberté s’accompagne de contraintes, gestion, prospection, adaptation permanente à la demande. Les opportunités sont là, surtout dans les grandes villes et pour les profils experts, capables de fidéliser une clientèle exigeante.

Voici les leviers qui influencent concrètement la trajectoire et la rémunération :

  • Le niveau de diplôme conditionne l’accès à l’encadrement et aux responsabilités.
  • Se spécialiser et miser sur la formation continue ouvre de vraies perspectives financières.
  • La mobilité et le choix du statut, salarié, indépendant, modifient radicalement la carrière.

Au fil des coupes et des saisons, la coiffure évolue, portée par celles et ceux qui osent se former, se spécialiser, et parfois choisir leur propre route. Les ciseaux sont entre leurs mains ; l’avenir, aussi.